La nécessité des scanners corporels dans les aéroports

Publié le dimanche 28 février 2010 à 16:24

Destiné à des fins médicales, notamment pour la radiographie, l’échographie et autres applications à travers l’IRM ou l’Imagerie à Résonance Magnétique ; le scanner s’est étendu plus tard vers d’autres domaines de la technologie numérique. En 1977-78, la première utilisation du scanner CAT ou Computerized Axial Tomographie a été réalisée dans une clinique psychiatrique, en tant que scanner cérébral. Les progrès technologiques étant, il a fallu que comme toute invention, le scanner ait vu son champ d’application s’élargir, à l’instar d’Internet dont la vocation première fut d’être militaire.

Au vu d'attentats terroristes manqués ou malheureusement réussis, la polémique sur l'utilisation du scanner corporel dans les aéroports refait surface régulièrement.

Le scanner corporel : une nécessité ou un devoir ?

Le scanner corporel donne une image en 3D d'une personne et la met à nue, ce qui permettrait aux agents des frontières, en charge de la sécurité dans les aéroports, de visualiser des formes ou des objets suspects sur les voyageurs.

Pourquoi me diriez-vous, qu'au lieu d'entrer dans le vif du sujet, dès le début, c'est-à-dire parler du scanner corporel proprement dit, ai-je évoqué sa finalité première en tant qu'outil médical donc destiné au diagnostic d'éventuelles maladies ? Simplement parce que ce siècle est atteint d'un mal, qui a aussi rongé les siècles précédents : la violence. Une violence qui tend à se banaliser et qui n'engendre que des maux : l'amertume, la haine, la paranoïa et tant d'autres… et qui oblige souvent nos gouvernements à prendre des mesures drastiques et déplaisantes à la fois, nécessité oblige !

Saviez-vous que le nombre de personnes stressées et angoissées ne cesse de croître dangereusement et que ce problème concerne aussi bien les pays développés que sous-développés ? Qu'une partie de la population mondiale est atteinte de troubles plus ou moins liés au psychique ? La paranoïa est le résultat de la violence et sous toutes les formes qu'elle peut prendre, de la peur au quotidien que nous vivons à cause de cela, de l'atmosphère pesante que cette violence engendre et fait naître ; et dans notre cas, le terrorisme : une nouvelle forme de guerre invisible.

Aux partisans du scanner corporel dans les aéroports

Oui, nous comprenons les inquiétudes sur la nécessité de mettre un dispositif, et un outil de sécurité, pour prévenir d'éventuels attentats terroristes, dans les aéroports, sur les vols ou ailleurs, à travers ce scanner. Oui, nous imaginons et appréhendons le souci et la peur qui a motivé le choix d'opter pour l'utilisation de ce scanner. Oui, nous savons que le devoir de tout gouvernement est de protéger ses concitoyens. Que toute forme de menace qu'il provienne de l'intérieur ou de l'extérieur, relève d'une priorité. Que chacun est invité à collaborer dans un intérêt collectif, la sécurité de la nation.

Mais, nous disons aussi non, au nom du libre arbitre et de la liberté de choisir. De laisser aux personnes concernées par ces fouilles, le soin d'apprécier et de choisir librement et en toute conscience, entre une fouille manuelle classique et cette nouvelle forme de fouille. Tout le monde n'est pas, en effet, exhibitionniste de nature, n'en déplaise à certains. Et c'est au nom de cette pudeur, de ce respect pour l'intimité d'autrui, que nous refusons le voyeurisme et l'exhibitionnisme dont nous sommes l'objet et la victime. C'est au nom du respect et du droit à l'intégrité de la personne humaine, du droit à disposer de notre corps librement, que nous disons non, à cette nouvelle forme de fouille.

Aux opposants à ce scanner

Nous compatissons et nous comprenons les inquiétudes nées, de ce regain de menaces terroristes ; et nous adhérons à l'idée que toute forme de violence, quelque qu'elle soit, est inacceptable et injustifiable. Que tout moyen mis en œuvre, soit pour éradiquer ce fléau est la bienvenue, soit afin de constituer une parade à cette violence, est et restera légitime, dans le fond. C'est en effet, dans la forme que nos points de vue divergent de ceux qui souhaiteraient appliquer cet outil dans tous les aéroports. Ce ne sont pas tellement les moyens, qui nous semblent déplacés, mais les méthodes utilisées et donc la manière pour y parvenir, qui choquent notre esprit. Nous disons non, au scanner corporel, pour la simple raison : que cette méthode offense nos convictions et notre éthique. Serait-il envisageable et correct en soi de dénuder une personne pour justifier la sauvegarde de la sécurité nationale, et cela dans un lieu public ?

A tous et à toutes

L'histoire a déjà prouvé que des dispositifs mêmes sophistiqués, n'ont pu empêcher des attentats terroristes aux différents points du globe, où qu'ils se trouvent, de se produire. Pourquoi, en ce siècle de progrès technologiques et au vu des moyens à notre disposition, le seul moyen qu'on ait trouvé pour déjouer ou éviter un attentat terroriste, dans les aéroports, est de mettre à nu une personne, à travers le scanner corporel ? Souhaiterions-nous combattre la peur et la terreur, par l'indécence ?

Et dans ce cas, en quoi serions-nous différents et en vertu de quoi oserions-nous dans cette logique, blâmer ceux qui torturent les personnes, dans le but de recueillir des informations sur les réseaux terroristes ? Le contexte me diriez-vous n'est pas la même…certes, mais les méthodes utilisées par le premier ne valent pas mieux que le second.

Le droit à la dignité humaine et au respect de la vie privée, et par là son intimité sont des droits fondamentaux, ne l'oublions jamais. Nous possédons et avons différents moyens plus crédibles et plus respectueux de la personne humaine pour parer à ce genre d'attentat. Je dirai tout simplement aux gouvernements : ne l'imposez pas, laissez-nous le choix, au nom de cette liberté, cette valeur fondamentale que nous défendons toutes et tous.

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